Georges ROUAULT – (Extrait d’une lettre d’Isabelle Rouault à Léon Lehmann). « Mon cher parrain,… les quelques lignes que Papa m’a écrites à votre sujet, les voici : « Ce bougre-là est extraordinaire nous en recauserons… Je voudrais le féliciter de sa finesse et de sa subtilité, d’ailleurs cela je le savais déjà, mais enfin je t’ai donné un bon parrain et je m’en suis donné un aussi... »

LETTRES FRANCAISES – Georges Besson. Isolé, imperméable à ce que certains de ses amis d’école apportaient de violences formelles et d’hystérie chromatique, il peignit à contre-courant de son époque, plus soucieux des accords sensibles de « tons entrants les uns dans les autres comme des soies », que de dissonances.

MEMOIRES – Katia Granoff. « Demeurisse et moi nous rencontrâmes dans mainte admiration commune, et, entre autres, pour Léon Lehmann… Rien de figé dans cette peinture vibrante de sensibilité et de somptueuse poésie. Partout répandues, les gemmes précieuses resplendissent dans le clair-obscur. »

PARIS-PRESSE – René Barotte. Lehmann, celui que l’auteur du Miserere appelait le silencieux, est représenté d’une façon trés complète d’abord dans ses extraordinaires dessins dont la fougue fait songer à ceux de Rembrandt, ensuite dans ses compositions à la pâte somptueuse aboutissant à la fin de sa vie aux décors de la chapelle des Voirons. Ce fût l’apothéose, l’ultime découverte d’une lumière supraterrestre qu’il avait cherchée toute sa vie.   

FRANCE SOIRJ. P. Crespelle. Il y avait dans ce peintre quelque chose qui rappelle Debussy et Fauré.  

« LE PEINTRE » – J. Luc. Le réel paré des prestiges de l’irréel devient autant d’élans du coeur ou d’états d’âme dont la secrète exaltation nourrit chaque toile d’une inépuisable vie spirituelle.  

INFORMATION  – René Domergue. Croyez-moi, l’oeuvre de Lehmann toute de lumière intime et de foi sereine ira, un jour prochain, au Louvre.   

LE  FIGARO  – Gimond  (cité par janine Warnod). Ils font leur purgatoire, un temps viendra où ils reparaîtront en pleine gloire. 

COMTOIS – Marie-Luce Cornillot, conservateur des Musées de Besançon. D’une sensibilité exquise et confidentielle comme celle de Chardin, profonde et mystique comme celle de Rembrandt, Lehmann mêle à son imagination et à sa vision de poète, une réalité qui, de l’expressionnisme de sa jeunesse évolue vers la transcendance suggestive et presque abstraite de ses dernières années. On le compare à Vuillard, à Bonnard, mais il s’impose en tant que Léon Lehmann, par son charme pénétrant, envoutant, sans cependant user d’artifices, par sa seule nature mystiquement candide. C’est cette profonde honnêteté, son désintéressement humble et paisible, alliés à un métier des plus sûrs au service d’une sensibilité rare, qui confèrent à Lehmann son incontestable talent.

AMATEURS D’ART  – Jean Jacquinot. J. P. Cézanne associe à la gloire de Rouault Léon Lehmann, cet alsacien trop modeste, peintre sensible il nous apparaît comme un prodigieux dessinateur.  

Marc SEMENOFF. Où qu’il nous transporte, quelle que soit la tranche de vie qu’il nous présente, c’est toujours avec l’intimité de son âme multiple que nous prenons contact, elle seule parle et s’impose, dans son lyrisme et sa sévérité architecturale.   

Constant REY-MILLET (Décors de la chapelle de Voirons). Mais dehors, monsieur Lehmann, c’est la nuit de Noël. Nous avons besoin de vos yeux pour retrouver l’étoile. la voilà, elle est au bout de votre main dans le champ de votre regard, et une paille de votre crèche est restée suspendue à votre manche.  

Docteur Paul GAY. Il en est des tableaux comme des êtres. tant de bavards qu’on entend plus, et de chers silencieux dont le souffle est un hymne, et dont le moindre geste inscrit une pensée.

Georges BESSON – Les Lettres Françaises. Il y a une indéniable magie dans toute transposition de la nature par Lehmann. C’est par ses allusions plus harmoniques que formelles qu’il parvient à exprimer la beauté intime et l’essence des choses… Qu’il s’agisse des intérieurs à la fois crépusculaires et diaprés dans lesquels sourd le luisant d’un meuble ou la somptuosité d’un bouquet, ou qu’il s’agisse de la « mouvante harmonie » d’un paysage évoqué par les accords sensibles des « tons entrants les uns dans les autres, comme des soies ».

Jean PUY. Son tempérament, ses aspirations poétiques et mystiques le poussent à un lyrisme bouillonnant aux effusions enthousiastes. Mais les réalisations rapides, les hasards heureux du premier jet le satisfont rarement. La plupart de ses toiles reprises au long de très nombreuses séances, sont le fruit plus charnu et plus dense que brillant d’une patience infinie et d’un amour jamais lassé.